J'ai commencé par m'assoir dessus, puis j'y suis montée, et enfin avec de l'aide j'ai enfin fermé ce sac qui va me servir de placard pendant une semaine. Un vrai sac de fille, celui qui est plein à craquer, plein de choses qu'on ne sortira même pas, mais qu'on emmene quand même; 'au cas où'. Bizarrement ce cas n'arrive jamais, mais comme on peut pas prévoir d'avance. Je pars faire le vide à la mer. On va larver, plonger et bronzer. On va draguer, nager, photographier, rigoler. De toute facon on va s'amuser. Oublier un peu la vie de tous les jours. Celle ou on fait pleins d'erreurs qu'on regrettent apres. On dit au revoir trop tot, on dit bonjour trop tard. On ne dit jamais ce qu'il faut. Alors on s'en va. On oublie. Et on recommence tout à zéro. Septembre. C'est bien connut, c'est le mois du changement, la rentrée, la fin des vacances, la fin des amours de vacances et des autres. Enfin on se prépare à septembre comme on se prépare à l'hiver ; avec appréhension. Alors profitons. Profitons pendant qu'il y a encore du soleil.

         J'écris la nuit, le jour, tout mon amour, mon amour, là dans mon journal.
Mes mots se suivent, j'écris, comme pour écrire une histoire qui n'est pas la mienne. Parce que celle là ne me ressemble nullement. Je place des phrases bout à bout. Sans doute pour me prouver que je suis capable d'aligner des idées. Un jour peut être que tout cela attérira ici, ou ailleurs. Qui sait. J'écris parce que j'aime ce que je lis, ce que je vis et ce que je vois. Je me souviens toujours de toutes ces choses que l'on m'a dite, et de la facon d'on on me les a dite. Les mots qui ont été employés. Bons ou mauvais. On trace notre propre vie, comme si on suivait les lignes d'un cahier. Le tout c'est de ne pas dérapper.

       Je crois que c'est comme un eternel recommencement. On avance à tatons et l'on se pose continuellement les mêmes questions. C'est surement ca qui fait avancer. Alors faut-t-il répondre à ces questions ou les laisser en suspend. Attendre des solutions les bras tendus pour n'en louper aucune. Tant pis, je rentre mes bras, continue les yeux bandés, fait comme bon me semble sans me soucier de tous ces points d'interrogations à la fin de chacune de mes phrases. Je les garde bien sur, mais je n'y prend plus garde. Peut etre que c'est comme ca que les questions disparaissent. C'est comme lorsqu'on cherche un mot, plus on y pense moins on le trouve, et il fini par revenir tout seul une fois qu'on a oublié dans quelle phrase on voulait le mettre. Alors je vais faire ca. Ne plus faire attention à mes questions jusqu'a ce que je trouve les réponses. Et ce jour là je ne saurai même plus pourquoi je me posais cette question.

Quelques mots gribouillés sur une page trop blanche.


Se glisser tout doucement dans la peau de chacun des personnages. Lire attentivement tous les mots, toutes les lignes, tous les mouvements, toutes les situations. Devenir le héros de tel ou tel livre. S'oublier le temps d'un roman. Ne plus être soi jusqu'a la dernière page. Et puis une fois le dernier mot fini, reprendre son corps initial. De nouveau avoir des pensées et des gestes qui nous ressemblent vraiment. Se souvenir de qui ont a été le temps d'un livre, le temps que quelques phrases. Des milliers de pages qui m'attendent et ce livre qui n'avance toujours pas, ces pages qui ne se tournent pas, ces mots qui ne diminuent pas. Je me balade mes livres sous le bras, et je regarde celui ci sans avoir le courage et l'envie de me replonger dedans. Il le faudra pourtant, je deteste laisser les livres en suspent.

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