Suivre les post-its. Au bout il y a la mer.
Mes talons claquent sur les pavés mouillés. Les parapluies dégoulinent. Je longe les toits en évitant les goutières. J'aime la pluie. J'aime la pluie derrière une vitre ou serré à deux sous un parapluie. J'aime la pluie et l'orage quand je suis au chaud, accompagnée. Même au chaud, accompagnée et sous ma couette. Mais je n'aime ni la pluie, ni l'orage, lorsque ce n'est pas dans une de ces situations. J'aime la pluie et son odeur. J'aime la pluie quand elle s'arrete pour laisser place au soleil. J'aime la pluie quand elle fait de jolis arc en ciel. J'aime sous la pluie attraper une main et me sauver en courant pour ne pas être mouillé. J'aime la pluie sous mon parapluie vert, ou sous un parapluie transparent. J'aime le bruit de la pluie, surtout quand il pense à moi en l'écoutant. J'aime la pluie, lorsqu'on peut sauter dans les flaques. J'aime la pluie comme dans les films. J'aime la pluie... surtout quand elle ne me mouille pas.

Te regarder sourir et imaginer tes soupirs. Je ne pense plus a rien, ma tete se vide. Je reve de partir. J'ouvre ce grand livre d'images, celui plein de couleurs et de dessins enfantins. Je suis les contours du bonheur avec mon index droit. Le papier est lisse, les tons vif, le trait simple. Tout est si simple lorsqu'on est heureux. Je regarde l'aiguille tourner avec son tic tac infinie autour de ce point central. Tout est si ordonné, le moindre millimètre est calculé pour paraitre parfait. Les éclats de rires se mélangent au soleil. Mes yeux pétillent, mon coeur bat fort dans ma poitrine, sous mon tee shirt. Je souris d'un rien, et me souviens. Tout ceci n'etait pas loin, mais tout cela est très lointain. Je tourne la page du livre, et continue les aventures de la petite fille en rose.

Je regarde les nuages laisser place au ciel bleu. J'imagine la lune derrière mes rideaux et regarde les étoiles au plafond. Juin arrive à grands pas et mes nuits recommencent à faire le tour de l'horloge, ou presque. Le soleil me met le sourire aux lèvres et cette chaleur caresse mes épaules.  J'avance droit devant sans me poser de question, on vera demain, demain c'est toujours assez loin. Et puis je regarde passer les gens, je cours apres les oiseaux, je souris comme je pense. Je m'émerveille de tout mais surtout de rien. Mon sac est rempli de bonheur.  Un feu d'artifice de couleurs, je me perd dans mes songes. Tout redevient en ordre, même les jolies blondes rebrousse le chemin de Paris. Qu'il est bon de grandir. Je ne reviendrais pas en arrière. Et puis c'est tellement mieux quand on est plusieur à se tenir la main.  

Oublier toutes ces fois ou il n'y avait personne. J'ai seché mes maux là bas, un peu plus loin, lorsqu'on contourne le passé. Et j'ai fini par attérir, ici. Non sans peine, mais je ne lacherai pas ce petit coin de bonheur que j'ai trouvé là. Plus aucun doute, il y a des sourires qui me tentent les bras. C'est comme un mini-cintre qui est revenu se coincer dans ma bouche. J'ai souri et j'ai dis oui. Pour rire encore et toujours. Le soleil est bel et bien de retour, les lunettes de soleil sont de sorties et j'aime la chaleur sur ma peau. Ma tête se remplie de jolis mots. Des jolies musiques qui viennent dans mes pensées. Peut etre que ca commencait à faire trop longtemps maintenant. Trop longtemps que je n'avais pas eu envie. Ca met tombé dessus comme une grosse averse. J'aime les averses.

J'avais ce besoin de passer devant cette porte, ce besoin que je n'ai plus. Sentir mon souffle s'accélérer puis soudain se stoper. Ne plus sentir mon pou, croire que le temps s'arretait. Ce n'etait pas la peur qui m'empechait de rester. C'etait ce besoin de connaissance, ne pas me retrouver devant quelque chose d'étranger. Et puis un jour j'ai fini par m'arreter. Mes jambes ont tremblées et se sont effondrées. Je suis restée là assise devant cette porte, les yeux fermés, la bouche seche, les mains tremblantes. Et j'ai attendu qu'on vienne me chercher, je n'ai pas bougé, mes yeux ont coulés doucement, silencieusement. Je suis restées la des heures je crois. A attendre que quelqu'un se reveille enfin, attendre que le soleil pointe le bout de son nez. Que mes jambes reprennent leur fonction ou meme seulement que le courage revienne.

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